6 étapes pour qu’on se fasse des films sur vous
Il se passe quelque chose ... De suite notre cerveau passe en revue sa banque de données d'images stockées, de souvenirs qui nous permettraient de donner du sens à ce qu'il se passe. Il nous faut identifier pour savoir comment réagir.
Il se passe quelque chose ... Tous les cerveaux passent leurs souvenirs en revue pour donner du sens.
Il se passe la même chose ... Pour des cerveaux différents ... Vous l'aurez compris: pour le même fait, chacun va développer une perception différente de ce qu'il se passe, de ce que les choses signifient.
Pour le même fait,
chacun va développer une perception différente de ce qu'il se passe,
de ce que les choses signifient.
Voici un mécanisme qui crée pas mal de malentendus!
Ce mécanisme fonctionne à la vitesse de l'éclair et est majoritairement inconscient.
Prenons un exemple:
Je suis en train de faire une présentation devant un groupe de collègues. Tous semblent présents et alertes sauf Laurent qui est assis au bout de la table et qui a l'air ennuyé à mort. Il détourne ses yeux sombres et porte la main à sa bouche. Il ne pose aucun question mais, au moment où j'ai juste terminé, il dit : «Je pense qu'on devrait demander l’avis de X » (qui n’est pas là aujourd’hui). Or, dans notre milieu, cela veut typiquement dire : « Passons à autre chose. » Tout le monde commence à être impatient de terminer la réunion. Il est évident que Laurent pense que je suis un incompétent - ce qui est vraiment dommage parce que mes idées sont exactement ce dont il aurait besoin. Maintenant que j'y pense, il n'a jamais aimé mes idées. Il est clair que Laurent est un pauvre type jaloux et assoiffé de pouvoir. C’est décidé, je ne vais plus chercher à l’aider en aucune façon, cela se retourne de toutes manières contre moi. C'est bien ennuyeux de ne pas pouvoir m’entendre avec lui, mais j’ai meilleur temps de m’en faire une raison.
Cela vous dit-il quelque chose?
Le concept d'Echelle d'inférence, développe par Chris Argyris et développé par Peter Sengé dans son livre "La 5e discipline", explicite ce mécanisme pas à pas:
1. Les données
Pendant ma présentation,Laurent est assis au bout de la table, détourne les yeux, porte la main à sa bouche, ne pose aucun question, dit : «Je pense qu'on devrait demander l’avis de X » (qui n’est pas là aujourd’hui).
2. Ma sélection
- Je n'ai pas vu qu'il a pris des notes.
- Laurent a posé une question au moment où je l'ai regardé mais je n'ai pas fait le lien.
- Etc.
3. Mes ajouts culturels et personnels
Dans notre milieu, «Je pense qu'on devrait demander l’avis de X » cela veut typiquement dire : « Passons à autre chose. »
4. Mes pré-suppositions
Il est évident que Laurent pense que je suis un incompétent - ce qui est vraiment dommage parce que mes idées sont exactement ce dont il aurait besoin.
5. Mes conclusions/croyances
Maintenant que j'y pense, il n'a jamais aimé mes idées. Il est clair que Laurent est un pauvre type jaloux et assoiffé de pouvoir.
6. Mes actes
C’est décidé, je ne vais plus chercher à l’aider en aucune façon, cela se retourne de toutes manières contre moi. C'est bien ennuyeux de ne pas pouvoir m’entendre avec lui, mais j’ai meilleur temps de m’en faire une raison.
Nous vivons soumis à nos croyances « auto-élaborées » dont nous sommes en partie conscients et en parties inconscients. Nous adoptons ces croyances parce qu'elles sont basées sur des conclusions déduites de ce que l'on observe et de notre expérience passée. Cela devient donc difficile d'en faire fi! Or...
Nos croyances ne sont pas la vérité!
Attention que ce mécanisme mental universel par lequel l'abstraction va grandissant peut mener à des croyances peu judicieuses.
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