Comment contenir un conflit? (0/10)
Face à un conflit, nous pouvons être tentés de prendre parti, d’avoir notre opinion. Nous pouvons aussi considérer une troisième voie: celle d’une perspective plus large, quelles que soient nos sympathies envers l’une ou l’autre partie: ni pour l’un ou l’autre mais pour la famille, pour l’entreprise, la communauté, le monde. Choisir cette voie tierce signifie chercher à comprendre les deux parties, les encourager dans un processus de négociation coopérative et les aider à aboutir à un accord sage – un accord qui répond aux besoins essentiels des deux parties et qui tient compte de leur environnement.
Chacun d’entre nous pouvons jouer le rôle de partie tierce, que ce soit à la maison, au travail, en société ou dans le monde en général. Concrètement, que pouvons-nous faire?
- On peut éviter un conflit, donc agir avant qu’il ne soit là.
- On peut gérer/résoudre le conflit, donc arrêter son développement pendant qu’il est en cours.
- On peut contenir un conflit, donc empêcher l’escalade d’un conflit déjà avéré.
Si vous êtes tentés d’agir en tant que partie tierce, voici quelques hypothèses à considérer:
- Ce n’est pas négatif d’avoir un conflit, c’est plutôt un processus naturel et sain, nécessaire pour progresser et traiter l’injustice.
- Le but n’est pas d’éradiquer un conflit mais de transformer les energies négatives bouillonnantes (violence, abus, intolérance) en des énergies constructives comme le débat, le dialogue, la négociation et la démocratie. Le conflit est inévitable. La violence, pas.
- Une manière de transformer les énergies destructrices en énergies constructives est de créer un contenant solide au sein duquel la créativité peut prendre place. C’est là le rôle que la partie tierce peut jouer: offrir cet espace.
- Vous aurez besoin de courage, de préparation, de compétences, de savoir, de créativité et de coordination.
- Vous pouvez faire la différence.
Concrètement, vous avez trois niveaux d’actions: éviter, gérer, contenir.
- Eviter le conflit, c’est gérer les causes racines de celui-ci. Et faire en sorte que les différences soient gérées de manière coopérative. Le conflit surgit en premier lieu suite à des besoins non satisfaits, par exemple en compétition avec les besoins de quelqu’un d’autre. Il suffit que les personnes ne disposent pas des compétences nécessaires pour que les tensions y liées se transforment en conflit. Dans notre vie quotidienne, nous pouvons aider les autres à répondre à leurs propres besoins, nous pouvons les aider à gérer des disputes et nous pouvons les aider à créer des relations qui vont au-delà des ennuis quotidiens. Ce sont les trois rôles que nous pouvons prendre.
- Quand le conflit est avéré et doit être géré, il y a quatre manières de s’y prendre. On peut tenter le rôle de médiateur
eutre, d’arbitre qui tranche, d’égaliseur de niveaux de pouvoir, de réparateur de relation tellement endommagée. - Beaucoup d’individus ou d’organisations sont encore convaincues que la coercition est le seul moyen de résoudre les conflits sérieux. Dans ce cas, le challenge est de contenir cette puissance de guerre de telle sorte à ce que les parties puissent envisager de se remettre à la table des négociations. Il est possible que des conflits non résolus grossissent parce que personne ne leur prête d’attention ou parce que personne ne pose les limites ou parce qu’aucune protection n’est mise. Nous pouvons jouer le rôle de partie tierce pour répondre à ces trois points en intervenant comme témoins, juge de ligne ou gardien de la paix.
Nous vous proposons une série de 10 articles, consacrés chacun à un des 10 rôles que nous pouvons prendre en tant que partie tierce.
Si vous avez besoin de médiation, de formation ou de coaching en gestion de conflit, contactez-nous : info@soessential.be et SoEssential.be