Intervenant: suis-je capable de reconnaitre les zèbres?
Cher lecteurs,
Chère lectrices,
Vous, psy et autres intervenants qui lisez cet extrait de livre: qu'en pensez-vous?
Pour les zèbres, consulter un psy est problématique. Ils ont peur qu’on les prenne pour des fous et cette peur est malheureusement fondée. Comment les gens ayant un fonctionnement mental ordinaire pourraient-ils cerner ce foisonnement mental hors normes? Les grilles d’analyses psychologiques en vigueur fractionnent leur pensée subtile et puissante, la rendent anormale, pathologique. Dès l’école, ce qu’ils sont pose problème. Les surefficients mentaux sont considérés comme hyperactifs et incapables de se concentrer, parce que leur cerveau pluritâche s’ennuie à ne faire qu’une chose à la fois. On croit qu’ils papillonnent et qu’ils n’ont pu que survoler les données, vu leur rapidité, alors qu’ils ont la capacité d’approfondir très vite et « simultanément » plusieurs sujets. Beaucoup ont subi la litanie des « dys » les incitant à croire leur esprit tordu: dyslexique, dysorthographique, dyscalculique, dysgraphique … A l’âge adulte, ce sont les diagnostics de borderline, schizophrène, bipolaire ou maniacodépressif qui risquent de leur pleuvoir dessus. Là où ils espéraient recevoir de l’aide et enfin trouver des solutions, les surefficients mentaux se retrouvent encore plus incompris et étiquetés «dysfonctionnants». C’est-à-dire exactement l’inverse de ce dont ils auraient besoin pour pouvoir se comprendre et s’accepter dans ce qu’ils sont: nullement dysfonctionnants mais simplement différents.