L’autonomie, mode d’emploi – Etty Buzyn
Grâce à un co-voiturage, j’ai reçu ce livre en remerciement de la part de Jacqueline, qui se reconnaitra, et que je remercie à mon tour.
Le message que je retiens de ce livre est « ne lâchez pas vos enfants trop vite », ne confondez pas autonomie et abandon. Les enfants ont besoin de cadre.
- Le cadre ne signifie pas obéissance aveugle.
- Autonomie ne signifie pas « tout seul ».
L’enfant a aussi besoin qu’on le regarde faire tout seul.
Le parallèle est grand avec le management et en particulier, avec le leadership situationnel. Déléguer, c’est un processus qui commence avec un cadre et qui donne des permissions de plus en plus grandes, au fur et à mesure de l’autonomisation du collaborateur. Il est question d’assurer une présence, un soutien, une acceptation des essais et erreurs dans un cadre à la fois ferme et dont les contours s’adoucissent au fur et à mesure. Cela permet en outre au manager de pouvoir faire confiance, au fur et à mesure des progrès.
Quelques extraits marquants:
« Aucun enfant ne souhaite être plus fort que l’adulte et obtenir le contrôle de la situation. Si tel est le cas, il se trouble, panique et est prêt à tout pour obliger l’adulte à reprendre le contrôle qui lui revient ».
Parmi les professionnels sociaux que je rencontre, nombreux sont ceux qui rejettent le cadre et le confondent avec « être désagréable au niveau de la relation, freiner la personne ». J’espère que ces extraits leur permettront d’envisager l’utilité de poser le cadre et l’impact positif que crée sur les personnes, quand cela est bien fait. A cet effet, voici un autre extrait:
« Vis-à-vis de l’enfant qui par son immaturité se trouve dépendre de l’adulte, ce dernier, fort de son autorité, se limite souvent à l’alternative « interdire ou obliger », plutôt que de l’accompagner dans sa recherche personnelle. Il croit sans doute ainsi le protéger du pire alors que, ce faisant, il l’empêche de progresser à son rythme et de trouver les solutions par lui-même en faisant appel à sa propre crédibilité. Car forcer un enfant à se conformer systématiquement aux ordres ne peut que générer, à l’âge adulte, une tendance aux comportements stéréotypés. C’est le conditionner par la contrainte, l’inverse d’un accès véritable à l’autonomie. En effet, il y a « contraintes » et « contrainte ». Les première protègent la sécurité de l’enfant et balisent son espace de liberté, évitant ainsi qu’il envahisse celui du voisin. Ce sont les limites du respect de soi et des autres, indispensables à la vie sociale. A l‘inverse, la contrainte gratuite et coercitive, produit d’une autorité arbitraire, fait de l’enfant un objet manipulable à merci, lui interdisant le droit d’accéder à la compréhension et à la maîtrise de son environnement. Cette dernière ne sert qu’à la domination de l’enfant par l’adulte. »