Les signes de reconnaissance pour donner un feedback
“Les signes de reconnaissance, kesako ?
Et en quoi ça va m’aider à m’affirmer et à dire les choses ?
Faut peut-être arrêter avec tous ces trucs qui tournent autour du pot; quand quelqu’un ne travaille pas bien, faut pouvoir lui dire !
Si je donne trop de compliments, mes collaborateurs se reposent sur leurs lauriers les jours suivants !
On n’est pas dans un monde de bisounours !”
J’en entends de toutes les couleurs dès que j’aborde le concept des signes de reconnaissance. Il y a parfois une crainte que ces signes de reconnaissance édulcorent la réalité, empêchent de dire les choses et d’améliorer les situations bancales. Or, justement, la connaissance et l’utilisation appropriée de ces signes de reconnaissance permettent d’aller plus loin dans ce qu’on peut dire de “négatif” à quelqu’un, et donc dans le changement positif d’une situation difficile.
D’abord qu’est-ce qu’un signe de reconnaissance ?
Eric Berne (fondateur de l’Analyse Transactionnelle) a utilisé le mot anglais “stroke” (traduction : coup, caresse) pour désigner « tout acte impliquant la reconnaissance de l’autre. » Un signe de reconnaissance est un signe qui montre que l’on reconnaît l’existence de l’autre.
Il peut se manifester sous différentes formes, comme :
un bonjour, un sourire, un regard, une écoute attentive, un conseil bienveillant, un geste (une gifle par exemple), un cri, un compliment, un encouragement, une embrassade, un baiser, une pique, …
Le signe de reconnaissance répond à l’un des besoins fondamentaux de l’être humain : le besoin de reconnaissance.
Types de signes de reconnaissance
Il existe 4 types de signes de reconnaissance, combinés selon l’axe positif (compliment) – négatif (critique) et l’axe conditionnel (faire) – inconditionnel (être)
Des expériences diverses ont montré que sans signe de reconnaissance, l’être humain se laisse dépérir et qu’à défaut d’obtenir des signes positifs, il s’arrangera pour en obtenir des négatifs.
Mais bien évidemment, ces signes de reconnaissance ont un impact différent : il est supérieur lorsque les signes sont négatifs et lorsqu’ils portent sur l’être. C’est pour cette raison qu’il faut absolument éviter les critiques qui portent sur l’être.
Dire à votre collaborateur ou votre collègue qu’il est nul ne lui permet pas de se corriger mais risque de l’amener à une rébellion passive voire une nette opposition.
Au bout de la journée, si vous voulez que vos collaborateurs et collègues se sentent bien, il faut au minimum 3 signes de reconnaissance positifs pour un négatif. Mais bonne nouvelle: les signes de reconnaissance ne coûtent rien et apportent tellement à ceux qui les reçoivent aussi bien qu’à ceux qui les donnent.
Attention toutefois: pour qu’ils ne soient pas assimilés à de la manipulation, il faut qu’ils soient spécifiques, clairs, authentiques, gratuits (on n’en attend rien en retour) et spontanés.
Le feedback avec les signes de reconnaissance
Comme vous l’avez compris, lors d’un feedback, il faut souligner ce qui est bien fait et donner l’une ou l’autre piste d’amélioration. Un rapport mal rédigé mais la mise en page est bien pensée, les délais ont été respectés et les références sont claires ? Soulignez tous ces points-là et donnez une piste d’amélioration : “faites-vous relire avant de rendre vos rapports car il y a des fautes d’orthographe”. Si vous avez plusieurs pistes d’amélioration, abordez-en une ou deux car donner trop de pistes en même temps risque de perdre votre collaborateur.
Et en dehors du feedback pur, pensez à donner et redonner des signes positifs, votre entourage ne s’en sentira que mieux.