4 règles en une pour encadrer les équipes
Marre des réunions où des coups se perdent? Comment susciter un climat serein?
Les plus avertis d’entre nous prennent le temps de poser un cadre. Mais quand ce n’est pas son métier, comment faire concrètement?
La règle du TJ(SR)2 peut vous aider. Voici ce qu’elle signifie:
- T : tout peut se dire (ce qui ne signifie pas une obligation de tout dire).
A mettre si vous êtes bien capable d’assumer. Par exemple, si une personne livre une émotion ou une vulnérabilité et que quelqu’un le renvoie dans ses cartons ou se moque d’elle – et que vous laissez faire -, cette règle devient caduque. Et vous qui l’avez proposée et laissé enfreindre, devenez moins crédible. Ce « T », tout peut se dire, est de fait inévitablement associé au premier (SR), décrit ci-dessous.
- J : parler en « je ».Soyons clairs: « je trouve que tu n’es pas solidaire » ressemble beaucoup à « tu n’est pas solidaire ». Certains acceptent cette formulation car ils disent que cela adoucit, que c’est ce que je pense donc pas forcément la réalité. Ceci dit, la règle représente l’idée suivante: nous sommes responsable de notre état émotionnel et ce n’est pas la « faute » de ce qui l’a provoqué. Sinon absolument tout le monde ressentirait la même chose face aux mêmes événements. Parler en « je », c’est dire en quoi je me sens bien ou pas face à une situation. Dans l’exemple, cela peut devenir « j’ai besoin de confiance que nous allons dans le même sens car vérifier régulièrement si mon équipe n’est pas déforcée par l’action d’un de mes pairs est un travail supplémentaire qui me prend une énergie dont j’ai besoin pour faire avancer mon équipe. J’aimerais être prévenu quand une de vos actions a des répercussions directes sur mon équipe, comme c’est le cas ici. ».
- Le premier SR: sans retourner la parole contre les autres ou contre soi. En plus de ce qui est expliqué ci-dessus (sous le point ‘T’), l’idée est de prendre soin de soi comme on prend soin des autres. Etre critique envers soi, oui, être blâmant envers soi: non.
- Le second SR : « sans ramener à l’extérieur ». Ceci est une règle de confidentialité. Celle-ci peut prendre plusieurs formes. Certains groupes choisissent de garder la confidentialité totale sur tout ce qui concerne la réunion. D’autres choisissent une confidentialité sur tout sauf les aspects techniques et les concepts: ils gardent confidentiel ce qui touche aux personnes. D’autres groupes refusent cette règle dans son ensemble et considèrent que si ce qui se dit est utile, il faut pouvoir l’utiliser! Et que la confidentialité peut mettre en porte à faux, en sachant quelque chose et ne pas pouvoir l’utiliser.
Donc, en résumé, TJ(SR)2:
- Tout peut se dire
- Parler en « je »
- Sans retourner la parole contre les autres ou contre soi
- Sans ramener à l’extérieur
A vous de voir ce qui convient à votre équipe!
La règle du TJ(SR)2 a été initiée lors de l’université d’été de Hongrie par Claudie Ramond et Véronique Sichem (1993-1994). En 1998, Claudie Ramond et Véronique Sichem ont publié un article intitulé ‘Des chocs culturels au dialogue transculturel : AAT 88 vol 22 de 1998, p 133. Le TJ (SR)2 a été ensuite repris dans un article de Claudie Ramond et Véronique Guelfucci : La régulation dans les groupes, AAT 111 p 51-58. Et elle est utilisée par l’ASSOBAT dans le cadre de ses réunions GIM.