La théorie U : être connecté à la source comme moteur d’un futur qui demande à émerger
Je me suis souvent insurgée contre l’idée que « si les collaborateurs vont bien, l’entreprise va bien ». Selon moi, l’un n’est pas la conséquence automatique de l’autre. J’ai déjà rencontré des personnes qui se sentaient comme des coqs en pâte et qui profitaient laaaargement des heures
de travail pour régler es affaires privées, de manière récurrente. Ou qui envoyaient bouler leur patron qui leur faisait une remarque.
L’inverse, par contre, me va : « lorsque les collaborateurs vont mal, l’entreprise va mal ». Cela donne des vendeurs non concernés par le client « non, nous n’avons plus cette pointure. » ou encore des problèmes qui ne se résolvent pas car les données se perdent « c’est mon collègue qui a les données – c’est ma collègue qui s’en occupe », etc.
Pour moi, veiller à ce que le climat d’entreprise ainsi que son relationnel soient satisfaisants est une condition nécessaire et non suffisante à la motivation. Mais à l’inverse, j’ai travaillé dans des sociétés où on ne retrouve pas spécialement le respect
et pourtant les personnes se donnent à fond.
Alors …?
Jusqu’ici, je pensais qu’à côté du climat respectueux et satisfaisant, il s’agissait de stimuler les personnes et que cela pouvait se faire via les exigences de l’entreprise : le résultat de l’un est le défi de l’autre, dans de bonnes conditions – cela peut le faire. Et je m’interrogeais : pourquoi est-
ce que « juste » un bon climat ne suffit pas? Comment cela se fait-il que les personnes ne se mettent pas en route toutes seules dès lors où elles ne sont plus dans des conditions déplorables mais au contraire dans de bonnes conditions? Mystère.
Et puis, qu’est-ce qui fait que d’autres se donnent à fond alors que le climat est « exploitant »? Là, j’avais des ébauches de réponse: les personnes courent après la reconnaissance d’un patron mais ne l’obtiennent pas et recommencent encore et encore, sans perdre espoir, en parallèle d’une reconnaissance familiale non obtenue (tout cela inconsciemment). Ou encore des collaborateurs cherchent à nourrir leur estime d’eux-même par le biais de l’excellence au travail (par exemple dans certaines sociétés de
consultance haut de gamme) et cela ne s’arrête jamais, car l’augmentation des compétences n’est jamais assez suffisante pour combler le trou de la mésestime de soi, etc. Mais je ne voulais pas imaginer d’entreprise qui obtiendrait de la motivation sur ce genre de base.
Mais donc, s’il est question d’offrir une qualité de climat mais ne pas jouer sur base de blessures pour motiver, comment obtenir cet élan de la part des personnes? Cet élan qui fait la différence?
La conférence sur la théorie U, organisée par l’EMCC (association européenne de coaching et mentoring) en ce mois de juin 2016, m’a soufflé une suggestion de réponse, que je transforme selon ma compréhension et mes idées :
Quand la personne est connectée à son projet de vie, quand elle est en lien avec l’entièreté d’un futur qui est le sien et qui demande à émerger, alors elle est en contact avec une source génératrice, elle a l’élan, la volonté d’avancer, de créer son chemin.
Voici donc ma réflexion nourrie. Et d’autres questions qui restent en suspens. Comme : est-il réaliste d’espérer une telle qualité de climat? La personne doit-elle avoir « résolu » ses grosses difficultés pour être en contact avec cette source ou pas nécessairement – voire est-ce le contact avec cette source qui l’aidera au mieux à dépasser ses difficultés? Etc., etc.
Bref, en attendant, il reste la vaisselle à faire, comme j’aime à rappeler.
Nous sommes 6 mois plus tard et je visionne un documentaire qui alimente ma réflexion sur « être connecté à la source comme moteur d’un futur qui demande à émerger ». Ce documentaire reprend des tas d’idées dans lesquelles crois : « Quand une personne entre dans une pièce, son énergie la précède », « L’homme est fort des choses dont il peut se passer », « être conscient de son fonctionnement et faire avec », « être « dans sa puissance », ce n’est pas avoir moins de problèmes que les autres, c’est avoir l’énergie de les gérer », nous sommes responsables de ce qui nous arrive (cf. aussi la théorie de l’Element Humain), etc. Si ce n’est pas assez rationnel pour rien: prenez juste ce qui vous est utile! Sinon: profitez un max!