Le contrat triangulaire – 2 questions peu posées et si protectrices!
En tant que coach, j’ai été à plusieurs reprises surprise lors de l’évaluation de mes coachings: le coach n’avait pas atteint ses résultats en tant que tels mais tout le monde était très content. Je me suis interrogée: est-ce que nous n’avions pas suffisamment fait émerger la demande latente au départ? Est-ce que nous avions agi au bon niveau, justement? Mais quid, du coup, si un jour le coaché atteint ses résultats mais que le donneur d’ordre est quand même mécontent? Mon besoin de justice m’a poussé à chercher comment je pouvais procéder. J’ai relu la théorie sur le contrat triangulaire et n’y ai pas trouvé mes réponses. J’ai interrogé 4-5 personnes senior en coaching: pas de réponse satisfaisante pour moi. J’ai interrogé un de mes superviseurs : pas plus de réponse qui me convenait. Alors j’ai trouvé deux questions clés, que j’utilise avec succès depuis et j’ai le plaisir de vous livrer ci-dessous.
Une personne qui décide d’entreprendre un coaching et de le payer fera partie d’un contrat bilatéral : un contrat entre elle et l’intervenant.
Une personne qui entame un coaching financé par une tierce personne ayant un droit de regard sur la démarche, fera partie d’un contrat triangulaire au moins. Chaque personne a des attentes, explicites et/ou implicites, envers les deux autres. Les personnes souhaitent que ces attentes soient rencontrées mais celles-ci ne sont pas toujours verbalisées ou encore, peuvent entrer en opposition avec les attentes des autres. Verbaliser les attentes et intégrer les différents contrats est souvent conseillé.
La complémentarité des contrats est importante car elle aborde des relations différentes :
- Contrat relationnel: c’est la relation entre coach et coaché. Il fait notamment la différence entre relation d’aide professionnelle et sauvetage.
- Contrat d’affaires: entre le coach et l’entreprise, il comporte les aspects pratiques (ex. durée, coûts, annulations).
- Contrat social: il formalise l’engagement entre l’entreprise et le coaché par rapport à cette mission.
Même si chaque contrat concerne en direct deux parties, il influence la troisième:
- Le coaché doit connaître au minimum certaines modalités du contrat d’affaires, comme par exemple les modalités de report d’une session de coaching, vu qu’il les influence.
- Autant les objectifs établis entre l’entreprise et le coaché les concernent directement, autant le coach vérifie qu’une démarche de coaching est pertinente pour aider à les atteindre. Il peut également les faire traduire en indicateurs acceptés de chaque partie afin d’aider à une évaluation ultérieure légitime des résultats atteints par le coaché.
- Autant le contenu des échanges entre le coach et le coaché est confidentiel, autant l’entreprise doit savoir que la responsabilité d’atteindre les objectifs reste chez le coaché. De plus, l’entreprise a souvent des attentes non exprimées envers le coaching. Pour les faire émerger, je vous conseille les deux questions suivantes:
- qu’est-ce qui ferait que vous soyez content du coaching alors que le coaché n’a pas atteint ses objectifs?
- qu’est-ce qui ferait que vous soyez insatisfait du coaching alors que le coaché a atteint ses objectifs?
Attention que dans certains cas, il peut être judicieux de garder une part d’informel et de flexibilité.
Notons que ce concept de contrat triangulaire s’applique dans des tas de domaines de la vie quotidienne, comme par exemple :
- la relation entre les parents – l’instituteur – l’enfant durant les réunions suite à la remise des bulletins durant l’année scolaires;
- la relation entre le syndic – le propriétaire – le locataire;
- la relation entre une entreprise, une société d’interim management, l’interim manager placé.
Bonnes triangulations à vous!