Comment je fais pour prendre du recul
Pour pouvoir communiquer avec l’autre, il s'agit de savoir en tout premier lieu ... ce que nous voulons communiquer (ce n'est pas toujours le plus évident!) et ensuite, d'être disponible à la réaction de l'autre. Si nous ne sommes pas disponibles à l'autre, nous informons, c'est tout. Communiquer, c'est un processus qui englobe les deux. Ou les trois, si on compte la relation comme une entité à part.
Pour communiquer optimalement, il nous faut sans cesse prendre une distance par rapport à nous-même, prendre une position méta, afin d’intégrer le contexte, le code de communication et le cadre de référence des personnes en présence .
Le Contexte
Parfois, juste se demander dans quel contexte on joue, aide à comprendre ce qui est en jeu, voir les choses autrement ou encore lâcher prise. Les voici, classées depuis une vue "micro" vers une vue "macro":
- Quelles sont les personnalités en présence?
- Quel type de relation ont les protagonistes?
- De quelle(s) équipe(s) font-ils partie?
- Au sein de quelle organisation cela se produit-il?
- Quel est l'environnement socio-culturel et politique au sens large?
Exemple: en tant que consultante en recrutement, j'avais présenté ma sélection de candidats à la DRH, qui s'était montrée très satisfaite. Alors que se passe-t-il quand elle décrie ces mêmes candidats lors de la présentation au manager opérationnel? Prendre du recul a permis de mettre en lumière que la DRH souhaitait montrer à son client interne (le manager opérationnel), qu'elle faisait son travail de challenge des fournisseurs. Au moins, cela a permis de ne pas répondre de manière à envenimer la situation.
Le Code de communication
Il arrive souvent que nous ne nous comprenions pas, alors même que nous parlons la même langue. De fait, même si nous utilisons les mêmes mots, nous n'avons pas souvent le même dictionnaire. Et quand bien même, il est encore possible d'utiliser les mots selon un langage strict du terme ou au sens large, faire appel à des métaphores, du langage imagé, voire de la communication non-verbale. Voici quelques questions à (se) poser pour décoder tout cela:
- Que veut-il dire par ce mot-là?
- Est-ce à prendre au premier degré? Sinon, que veut-il dire?
- Que signifie cette métaphore?
- La communication non-verbale va-t-elle dans le même sens que ce qui est dit?
Exemples:
- Nous allons bientôt prendre une pause => à quelle heure exactement?
- Je ne suis plus à 5 minutes prêt => est-ce véritablement OK ou est-ce ironique?
Le Cadre de référence
Nous comprenons la réalité à travers la culture à laquelle nous appartenons, notre formation, nos valeurs, notre expérience, notre vécu, etc. Ces filtres sont inconscients et irréductibles.
Exemples:
- Une personne arrive en retard et je me dis qu'elle me manque de respect (parce que dans mon éducation, arriver à l'heure est une marque de respect) tandis que pour elle, c'est tout à fait ok (car dans sa famille, on privilégie la flexibilité et on se montre le respect par la chaleur de la rencontre).
- Un vendeur me donne son opinion et je le trouve mauvais professionnel car j'ai besoin de faits et non d'opinions.
Nous interprétons les comportements des autres au travers de nos propres perceptions. Ainsi nous pouvons dire que notre écoute est le plus souvent sélective, car nous retenons de ce que l'autre dit, ce qui correspond à notre cadre de référence: nous entendons inconsciemment ce que nous voulons entendre.
Se mettre en position méta, c'est donc prendre du recul et regarder les différents éléments en jeu qui peuvent expliquer la situation. C'est se décoller de sa propre vision des choses, c'est savoir que ma perception n’est pas LA réalité et que l'autre a aussi la sienne!
Ma perception des choses n'est pas la réalité.
Certains diront que nous ne sommes pas à l'école des fans et qu'il reste la question de "que faire quand deux personnes ont des visions différentes"?
Si la difficulté de points de vue différents n'est pas dépassée, le fait de se mettre en métacommunication évite d'envenimer les choses en passant d'une difficulté à un conflit relationnel. Deux personnes qui se donnent le droit d'avoir des points de vue différents vont chercher à trouver une solution au différent. Tandis que deux personnes convaincues d'avoir raison risquent de penser que "le problème, c'est l'autre".
Voici les étapes pour une métacommunication:
1. Je sais que ma perception n’est pas LA réalité
2. Je sais que l’autre a aussi une perception de la réalité
3. J’accepte que nos deux perceptions co-existent pour la même réalité
4. J’accepte que la perception de l’autre soit légitime et j’essaie de la comprendre
5. Je communique ma perception à l’autre, qui en accepte la valeur et essaie de la comprendre
6. Nous construisons une vision commune pour une solution mutuellement satisfaisante.
Une condition essentielle à la métacommunication est de se dés-identifier à notre perception de la réalité:
-
- Je n'ai pas plus de valeur si mon opinion est retenue.
- L'autre n'a pas mons de valeur si son opinion n'est pas retenue.
- Nous ne sommes pas nos opinions, nous sommes bien plus que cela.
- L'intelligence est de choisir le plus adapté à la situation.
Voilà. Il n'y a plus qu'à !
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